Septembre arrive ! C'est la rentrée scolaire pour les ados et leurs premières amours

« Il ne faut pas m’aimer, si on m’aime je m’en vais. »

« Il était une fois Mat, un jeune adolescent solitaire, qui ne croyait ni en le monde ni en l’amour. » Voilà comment pourrait débuter ce très beau conte initiatique, esquissé au lavis et qui invite le lecteur à développer son imaginaire. Un monde diégétique où en quelques cases s’esquisse une grande part du réel. Un héros adolescent aux multiples facettes : jeune garçon quand il joue au foot et rêve d’aventures, adulte quand il pardonne la haine de son père, poète lorsqu’il libère un rapace le jour où un homme est arrêté. Un magicien face au racisme, aux êtres blessés et à l’urbanisme destructeur capable d’entraîner les autres dans son rêve, de transformer la réalité avant d'être transformé lui même par Élodie. Un conte qui s'achève par le commencement d’une histoire d’amour ... Aux lecteurices d'en écrire la fin !

L’art dessiné de la romance initiatique

Galaad signe ici une romance pour adolescent.e.s à la fois légère et grave, douce et réaliste, enchantée et sans illusion. Un style épuré tout en nuances de gris où le dessin et la narration se focalisent sur la rencontre amoureuse de Paul et Pandora. Le cadrage, dirigé sur le visage et le corps des deux héros, donne une consistance identificatoire à  la vie de deux jeunes d’aujourd’hui tandis que le texte exprime principalement leurs pensées et leurs paroles, donnant corps à leurs individualités, aux problèmes quotidiens à l’orée du devenir adulte, à leurs réflexions, leurs doutes sur l’avenir, leur maladresse et leur amour naissant. D’une lecture facile, cette œuvre est destinée avant tout à un lectorat adolescent et parfaitement adaptée à la découverte des sentiments amoureux et au partage d’une intimité vécue à deux.

L’adolescence ou l’art de dompter ses pulsions

Dans cette BD sur l’adolescence, la sexualité est déjà advenue, omniprésente, débordant la conscience entre imaginaire, désir, fantasme, réalité, jeu et fiction. Au début du récit la sexualité apparaît de manière crue, malgré la douceur des dessins. Mais petit à petit, la relation amoureuse entre Abel et Véra prend forme, comme si, ici, la pulsion précédait l’amour, comme si les fantasmes les plus terribles et les rapports les plus crus devaient exploser avant qu’advienne l’amour. Des scènes dures parfois, peuplées de bad girls et de fantasmes inavouables. Des scènes hermétiques aussi qui entrecoupent des narrations beaucoup plus explicites. Des scènes de métamorphoses et de fusions où pour grandir et devenir géante il faut accepter de s’ouvrir à l’autre.

Une initiation masculine sous protection féminine

Tout en dégradés de gris accompagnés d’aplats blancs, le style évanescent de cette bande dessinée rappelle la danse sentimentale des premiers émois adolescents. La focalisation des plans sur les visages nous permet d'éprouver les sentiments des protagonistes et rend cet ouvrage très émouvant. Un beau et rare roman graphique d’initiation sentimentale et sexuelle à l'âge de la puberté qui se construit progressivement à partir des mots, des gestes et des sensations de cet âge de la vie. Une initiation où Hélène, l’amoureuse d’Antoine, mène la danse. Un parfait exemple de la confusion amoureuse de la jeunesse, entre amitié, découverte, attention et sexualité.

Petit conte de l’amour pour enfants rêveurs

Cette courte BD sera parfaite pour faire découvrir aux enfants et aux jeunes adolescent.e.s ce que peut-être l’amour. Les premières phrases nous invitent à sortir du réel et à écouter l’histoire qui débute : « Il faut d’abord planter le décor : dans les faubourgs, des petites maisons entourées de jardins. » Après une présentation des deux jeunes adolescents rêveurs et solitaires, héros de cette histoire, se déploient les différentes phases de la rencontre amoureuse : le coup de foudre et les frissons, les premiers mots échangés, la découverte de l’autre, la tentative d’arrêter le temps qui passe, le besoin de passer tout son temps avec l’aimé, le premier baiser. Un conte parsemé de poésie et tout en douceur, comme le dessin qui parfois, grâce à quelques traits esquissés nous emporte au-delà de la mer et du ciel.