La salle Ovale : histoire et patrimoine architectural
Origine du projet
À l’origine de la salle Ovale, plusieurs raisons convergent. Tout d’abord, la Bibliothèque manque de place. Mais aussi, la dangerosité des maisons vétustes situées au contact immédiat de la Bibliothèque. Dans les commerces qui les occupent se trouvent plusieurs professions (cafetier, pharmacien, joaillier) pour lesquelles l’usage du feu est exigé. La dernière parcelle du quadrilatère est récupérée après expropriation des immeubles qui se trouvaient à l’angle des rues Colbert et Vivienne. Il faut néanmoins attendre 1882 pour que la démolition des maisons soit achevée et que la Bibliothèque occupe entièrement ce rectangle parfait entre les rues Richelieu, Vivienne, Colbert et des Petits-Champs.
Des nouveaux bâtiments destinés notamment à accueillir le cabinet des Monnaies et médailles sont créés. Au centre, une nouvelle salle de lecture est prévue pour être ouverte au grand public, avec un accès direct depuis la rue Vivienne, par la porte de bronze. La BnF possède alors déjà une salle de lecture publique, installée au 1er étage de l’aile Colbert en 1881, mais elle souhaite offrir un nouvel espace aussi beau que la salle Labrouste, destinée aux chercheurs. Pendant un temps, il est envisagé de placer les globes de Coronelli dans le hall attenant à la salle Ovale, mais ce projet ne sera finalement pas retenu.
Évolution du projet
Les travaux de la salle Ovale durent plusieurs dizaines d’années : de 1897 à 1936. Les travaux de fondation ne commencent qu’en 1898, la guerre et la crise mondiale ralentissent considérablement les travaux, au point que l’inauguration n’a lieu qu’en 1936.
Entre-temps, la destinée de la salle évolue. Il faut noter que la lecture publique s’est développé dans les réseaux municipaux, si bien que la Bibliothèque se replie sur ses chercheurs. La salle Ovale devient la salle des périodiques de la BnF, avec un accès aménagé côté jardin – initialement non prévu – ce qui explique le « mauvais » positionnement de l’ancien escalier droit, remplacé lors de la rénovation.
La salle ovale au XXe siècle
Pendant 62 années, de 1936 à 1998, la salle Ovale est dévolue aux périodiques. En 1998, avec le transfert des périodiques sur le site François-Mitterrand, la salle Ovale change d’usage, elle devient à la fois :
- la salle de références bibliographiques de la BnF ;
- et la Bibliothèque de l’Institut National de l’Histoire de l’Art, récemment créé.
Puis à partir de 2016, à la fin de la première phase du chantier de rénovation du site Richelieu, l’INHA s’installe en salle Labrouste.
Désormais, à partir de septembre 2022, la salle ovale change d’affectation : elle va retrouver sa vocation première, ouvrir au grand public.
Elle devient ainsi la première salle de lecture de la BnF ouverte à tous, sans limite d’âge, gratuitement.
La rénovation
Au cours du chantier de rénovation, la salle Ovale a bénéficié d’une restauration exemplaire. La verrière, les décors et notamment les dorures de la corniche ont été restaurés.
La salle a également retrouvé une partie du mobilier historique avec la remise en place des tables Recourra.
Un nouvel anneau de déambulation, avec accès PMR, a été aménagé. Une nouvelle chaise a été créée avec avec le mobilier national. L’accès passe désormais via le jardin : trois portes fenêtre ont été créées pour devenir l’accès principal public du site.
La rénovation de la salle ovale en vidéo
Avant même le démarrage du chantier de rénovation du site Richelieu, et pendant toute la durée des travaux, la BnF et le réalisateur Jean-François Roudot du Forum des Images (en coproduction avec l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture - OPPIC) ont documenté le projet de rénovation du site historique de la Bibliothèque nationale de France. Architectes concepteurs du projet, architectes des monuments historiques, responsables du projet Richelieu pour la BnF, restaurateurs du patrimoine…
Dans cette vidéo, escaladez les échafaudages et collez votre nez sur les mosaïques nettoyées, rêvez devant les doreurs dont les feuilles si légères sur déposent jusque sur leur visage. Découvrez avec Cheng Pei, chef du projet Richelieu pour la BnF, comment la salle Ovale a été mise en relation avec l’ensemble du bâtiment grâce à la création d’ouvertures aux quatre points cardinaux, et comment elle a été pensée, à travers sa collection et son aménagement, pour devenir tout autant une salle de lecture qu’une salle de visite.
La salle Ovale en chiffres
• 43 m de long / 32 m de large / 18 m de haut
• 1089 m²
• 9000 titres de BD
• 120 places d’étude et une trentaine de places de lecture « détente »
• Environ 2 km linéaires de livres
Pour en savoir plus
- La Bibliothèque nationale de France - Site Richelieu, Hélène Tromparent, Louis Jambertie, Gennaro Toscano, 2022, Editions du Patrimoine.
- Richard-Bazire, Anne, « Jean-Louis Pascal et Alfred Recoura, un duo de grands constructeurs » in Conraux, Aurélien, Haquin, Anne-Sophie, Mengin, Christine (dir.) Richelieu, quatre siècles d’histoire architecturale au cœur de Paris , Paris, BnF Éditions, 2017, pp.126-157
- Richard-Bazire, Anne, « Jean-Louis Pascal et la création de la salle des périodiques de la Bibliothèque nationale (1883-1936)», dans Livraisons d’histoire de l’architecture, numéro 1, 2001, pp. 105-125 ;
- Anne Richard-Bazire, « Les constructions de Pascal à la Bibliothèque nationale : le carré Vivienne et la “grande salle” : la salle ovale », Livraisons d’histoire de l’architecture, numéro 28, 2014, pp. 129-158.
- Flejou, Lucie, Roulleau, Sabine, « La salle ovale : histoire et architecture », Blog de la bibliothèque de l’INHA, août 2016