D’ombre et de soleil : jeux de lumières dans les arts
Sélection par Les bibliothécaires - BnF
L’été est là et le soleil aussi. Las de la chaleur de ses rayons, peut-être recherchez vous la fraîcheur de l’ombre ? Alors écoutez plutôt cette histoire, racontée par Pline l’ancien dans son Histoire Naturelle. Il était une fois un potier qui habitait Corinthe. Il avait une fille, et celle-ci était follement amoureuse d’un jeune homme. Hélas, celui-ci devait partir au loin, alors pour garder son image, elle décida de dessiner les contours de son visage projeté sur le mur, par la lumière d’une lanterne. Son père modela ensuite le visage du jeune homme en argile et le fit cuire avec ses poteries, pour garder à tout jamais le portrait de l’absent. Si cette histoire n’est qu’un joli mythe pour expliquer la naissance de la peinture et de la sculpture, il n’en demeure pas moins que les artistes ont de tout temps été fascinés par l’ombre et la lumière : les maîtres du clair obscur en sont les meilleurs exemples, mais aussi les illustrateurs d’albums. Bien au frais dans la salle Ovale, venez découvrir nos livres entre ombre et soleil.
Nos derniers coups de coeur
Album
Les aventuriers du soir
Dans le jardin, Gaspard, son lapin et la chatte Mimi s'imaginent être dans la jungle sauvage. Ils ont construit une cabane et partent à la pêche avant d'aller découvrir le monde. La nature, l'imaginaire propre à l'enfance et la peur à la tombée de la nuit sont évoqués avec poésie.
Quand les ombres s'allongent, il est temps de rentrer...
C'est la fin de la journée. Le soleil descend peu à peu et les ombres s'agrandissent. Gaspard, son lapin en peluche Lapinus et la chatte Mimi profitent des dernières lueurs pour jouer encore un peu au jardin, avant l'heure du coucher. Anne Brouillard joue sur les ombres et les lumières dans cette histoire pleine de douceur. Les tonalités de bleus de plus en plus sombres accompagnent la tombée de la nuit, qui n'est pas terrifiante car au loin la lumière rassurante de la maison conjure la peur du noir. Un album sur les petits moments de la vie, délicat et apaisant.
Les bibliothécaires - BnF
Album
Plein soleil
Les animaux de la savane s'éveillent doucement sous le soleil alors que le jeune Issa part rejoindre sa fiancée. Les illustrations se découpent en blanc sur fond noir ou en noir sur fond blanc, avec selon les cas un rond doré pour représenter le soleil.
Un magnifique album qui nous entraîne dans la savane au rythme du soleil
Dans la savane africaine le soleil se lève. Tandis que nous croisons les animaux , le temps passe et le soleil est de plus en plus haut. L'atmosphère est paisible, quand soudain apparait, Issa, un jeune chasseur. Où va-t-il ? Les animaux doivent-ils avoir peur ? Ce très bel album reprend la technique qu'Antoine Guilloppé avait inaugurée dans son précédent album Pleine Lune : les découpes laser. Les illustrations en fine dentelle, sur un fond noir et blanc, avec parfois une touche de jaune ou doré pour figurer le soleil ou les parures des humains, ne sont pas seulement belles, elles sont magiques.
Les bibliothécaires - BnF
Arts de la scène
Les ombres : ombres chinoises et autres variations
Un catalogue d'exposition qui présente des séries de feuilles d'ombres chinoises créées par les imageries de l'Est de la France à partir de 1843. A découper puis à utiliser dans un cadre familial, elles reprennent les pièces à succès de la capitale du XIXe siècle telles que Le carnaval de Paris, La marchande de marée ou La tentation de saint Antoine.
Les ombres chinoises lorraines
Si l'on ne sait pas précisément d'où vient le théâtre d'ombres (Chine, Indonésie, Inde ?), on sait que les marionnettistes étaient ambulants et que c'est probablement ainsi qu'ils sont arrivés en Europe. C'est au XVIIIe siècle qu'un premier théâtre d'ombres, le théâtre de Séraphin, s'installe à Paris et s'accorde aussi quelques tournées en Province. Quand il arrive en Lorraine, son succès décide les imagiers de Metz et d'Epinal à créer des feuilles d'ombres chinoises à découper, accompagnées de textes, pour faire le spectacle chez soi. C'est l'histoire de ces images qui est relaté ici. Un épisode méconnu mais passionnant de l'histoire des imageries populaires de l'est de la France.
Les bibliothécaires - BnF
Bande dessinée
Georges de La Tour
« Je suis un peintre sans tableau, un artiste sans plus aucune oeuvre »
Georges de la Tour, peintre et petit bourgeois, est dans la tourmente alors que la cité de Lunéville est assiégée par les troupes de Louis XIII. La guerre de Trente Ans fait rage, aussi prend-il la décision de mettre les siens à l'abri dans la ville de Nancy. Mais plus que la situation politique, c'est sa vie de famille qui le préoccupe. Son propre fils, Étienne, semble avoir un goût modéré pour la peinture et il n'est pas sûr du tout qu'il souhaite prendre sa succession. L'héritage du peintre est incertain, surtout lorsqu'un incendie ravageur survient. La Tour imagine ses tableaux rongés les uns après les autres par le feu qui consume la ville. Que restera-t-il de son oeuvre ? Tout ou presque, car l'image des flammes dansantes fait imaginer au maître du clair-obscur de nouveaux effets de lumières pour ses prochains tableaux La Madeleine à la veilleuse, entre autres.
Sur les pas du maître français du clair-obscur
On connaît mal la vie de Georges de La Tour. Entre sa naissance à Vic-sur-Seille, en Lorraine, en 1593 et sa mort à Lunéville en 1652, de nombreuses incertitudes persistent. L'épisode qui est relaté ici se passe à Lunéville en 1638. La ville, qui est alors occupée par les troupes du roi de France (la Lorraine était alors un duché indépendant) est assiégée par les suédois et les croates, lors de la Guerre de Trente ans. Les assaillants finiront par l'incendier, brûlant la maison du peintre et de sa famille, les obligeant à partir pour Nancy. Au delà de ce fait avéré, Li-An, imagine que la lumière dansante des flammes fait naître de nouvelles nuances, entre ombre et lumière, sous le pinceau du peintre. Une belle explication pour une bande dessinée de facture classique, mais très documentée, notamment par le dossier en fin d'ouvrage.
Les bibliothécaires - BnF
Album
Au soleil
Jumeau dizygote de l'ouvrage Dans la lune , paru en 2013, Au soleil retranscrit un cycle solaire journalier en 6 tons directs. Fanette Mellier propose d'apprécier le rayonnement de la lumière, dans une logique d'expansion de la couleur : du bleu matinal au pourpre du couchant, les halos du soleil imprègnent l'atmosphère de teintes incandescentes.
Un très bel album graphique sur le cycle du soleil
L'album s'ouvre sur une page bleue ciel avec en son centre un rond jaune figurant le soleil. De page en page, le bleu devient de plus en plus intense et le halo qui entoure le soleil, de plus en plus présent. Au fil des heures, de l'aurore au coucher du soleil, nous suivons la transformation du ciel et de l'astre. Sans texte et sans titre, l'ouvrage invite à la contemplation et à l'émerveillement, tout simplement.
Les bibliothécaires - BnF
Sélection : D’ombre et de soleil : jeux de lumières dans les arts
Découvrez les autres sélections
