« Un tour » Eiffel en salle Ovale

Un tour de magie didactique.

À travers un graphisme qui joue sur les effets de cadre et les lettrages, les enfants sont invités à revivre l’épopée de cette star du tourisme de renommée mondiale, qui mit longtemps à imposer sa légitimité, et à se questionner ainsi sur l’histoire des grands monuments qui traversent l’histoire humaine. Grâce à un texte à la fois drôle et pédagogique, la tour Eiffel n’aura plus de secrets pour les petits comme pour les grands !

La tour Eiffel, « la métaphore sans fin » (Roland Barthes)

Voici un très bel ouvrage de photographies de la tour Eiffel, d’un grand modernisme, d’André Martin : en photographiant uniquement en pleine page les détails de la structure et les motifs géométriques qui la composent et semblent se reproduire à l’infini, la Tour s’offre à voir comme un monstre de fer vivant et qui semble s’auto-engendrer. Cette modernité de science-fiction est par la suite démythifiée par des photographies retraçant sa construction, telle une Pompéi inversée dont l’excavation ne dévoile pas le passé d’une cité enfouie, mais le futur naissant d’une civilisation. Accompagné d’un texte-poème de Roland Barthes qui est une réussite d’archéologie phénoménologique de ce signifiant universel, cet ouvrage se présente comme un des monuments des collections de la salle Ovale.

« On a la Fuji-Yama qu’on peut » (Arsène Alexandre)

Réalisé seulement quinze ans après l’apparition quasi ithyphallique de la tour Eiffel dans le paysage quotidien, cet ouvrage est édité au moment de l’articulation historique, où la France, sans accepter encore totalement sa monumentale emprise sur Paris,  s’est habituée à sa présence. «Excroissance», «Squelette rougeoyant», «La brochette détruite par la rouille, les tableaux resteront », voici quelques-uns des termes qui ponctuent le prologue de l’édition originale. Dessiné comme un hommage à la tour Eiffel, à Paris et aux Trente-six vues du Mont Fuji d’Hokusai, cet album, tout en rendant compte avec poésie d’un Paris presque rural, innove en cadrant en gros plan les détails de la tour Eiffel, la transformant en créature de science-fiction, et rend compte de toute la maîtrise graphique d'Henri Rivière.

Les 1001 faces de la tour Eiffel.

Voici un très bel ouvrage, illustré d’un effervescent bouquet iconographique, composé d’une grande variété d’images choisies avec soin : gravures, dessins, photographies, articles de journaux, illustrations, affiches et archives. Classés par chapitres historiques ou thématiques, les textes synthétiques et concis qui accompagnent cette iconographie vous permettront d'appréhender ce symbole de fer de multiples manières. Une reconstitution de l’histoire de sa construction, une visite autour du monde de ses multiples clones qui éclosent continuellement, une découverte de ses coulisses ou encore une plongée au sein des enjeux financiers et touristiques dont elle est l’objet. Un ouvrage pour décortiquer ce symbole et en savourer tous les fruits.

Manifeste pour un art engagé.

Graffeur, illustrateur, graphiste, graveur, designer, Obey est un créateur qui dispose avec talent de l'ensemble des techniques des arts graphiques. S'il a aussi travaillé pour des multinationales ou des hommes politiques, le militantisme reste la motivation principale que distillent ses œuvres. Cet ouvrage, de grand format, vous fera découvrir ses créations visuelles les plus engagées de sa carrière, avec un focus sur l’œuvre monumentale qu’il réalisa pour la COP21 de Paris en 2015 sous la tour Eiffel et dont les différentes facettes font l’objet d’un recueil cartonné supplémentaire. Symbolique, explicite, clin d’œil artistique, dont le style emprunte aussi bien au pop art qu’aux estampes japonaises ou aux pochoirs de rue, chaque œuvre est ici explicitée par l’artiste.

Un récit poétique pour comprendre le monde.

Les drames et les dangers des flux migratoires vers l’Europe sont décrits dans cet ouvrage dans un langage simple, sans anxiété et à hauteur d’enfant. Le dessin doux, poétique parfois et en même temps réaliste, redouble cette approche parfaitement adaptée sur un sujet complexe à traiter. Quelques pages pour décrire la férocité des humains et du monde auxquelles font écho la générosité et l’espoir. Quelques mots pour décrire les conditions de vie des migrants clandestins entre solidarité communautaire et précarité économique et sécuritaire. L’ingéniosité d’un enfant, qui vend de petites tours Eiffel pour survivre, comme symbole de l’apprentissage de la vie face à l’adversité et une dose d’héroïsme et de happy end. Voici tous les ingrédients de ce court chef d’œuvre pour comprendre simplement ce mot aujourd’hui surinvesti médiatiquement : migration.