C'est l'fun ! Une sélection de BD de nos cousins québécois

Une bouleversante ode à la vie.

Tous les ans à la même date, Juliette revient dans le quartier de son enfance. Le hasard fait que la maison où elle a grandi est en vente et exceptionnellement les visites sont libres ce jour-là. En franchissant la porte de ce lieu familier, les souvenirs remontent : le déménagement, les travaux d'installation... mais surtout l'arrivée fracassante de son petit frère Tom : le petit astronaute. Un tsunami pour toute la famille car l'enfant est atteint d'une paralysie cérébrale. Après le choc, le formidable combat et tout l'amour des parents et de la grande sœur, de formidables éducateurs et thérapeutes aussi, pour apporter le meilleur à ce petit être si différent. Car si Tom ne marche pas, ne parle pas, son sourire muet témoigne de son bonheur de vivre. Douceur du dessin et grande délicatesse du récit pour cette fiction nourrie du propre vécu de son auteur. (Prix de la critique ACBD de la BD québécoise 2021) - Le 20220201 , par Pascale Joncour (publié dans La Revue des livres pour enfants)

Une histoire délicate sur un sujet grave

Hélène est une collégienne timide et solitaire ; les autres se moquent d'elle, l'insultent même. Le collège c'est l'enfer. Mais Hélène a une porte de sortie, elle s'échappe de ce quotidien sombre (comme les couleurs utilisées pour le raconter), pour atteindre un monde de rêve, plein de couleurs. C'est la lecture de Jane Eyre qui la tire de sa tristesse. Lors d'un voyage scolaire elle rencontre Géraldine. Hélène a enfin elle aussi une amie ! Une bande dessinée sensible qui parle de la souffrance de certains jeunes rejetés par les autres et un bel ode à la littérature. 

Une bande dessinée écrite en parlure québécoise

Julie et son ami André ont enfin trouvé l'appartement de leurs rêves : dans le centre ville de Montréal, pas loin de l'université, pas trop cher. L'appartement idéal, quoi. Enfin pas tout à fait, car il y a la concierge, Madame Paul, qui a l'air "weird", bizarre et le jour où elle disparait Julie s'inquiète et se met à enquêter. Cette bande dessinée n'est pourtant pas une enquête policière, c'est plutôt le récit d'une tranche de vie avec des personnages hauts en couleur dessinés à gros traits, presque comme des caricatures. Le français canadien utilisé peut parfois dérouter (pas de traductions des mots ou expressions), mais c'est aussi ce qui donne son charme à cette curieuse BD autobiographique, à découvrir.

Promenade complice dans les univers du dessinateur québécois et du romancier français

Reprenant des passages des romans de Jean Echenoz où il cite des lieux, Guy Delisle s'est plu à les dessiner, comme pour planter le décor, comme pour donner vie à ces personnages immobiles. Dessinés en bleu ciel et blanc, ces bâtiments, places et rues dégagent une douceur, comme s'ils avaient été captés un matin d'été. Promenade à travers les rues de Paris où d'ailleurs, cet ouvrage n'est pas tout à fait une bande dessinée, mais plutôt un livre de croquis né de la lecture des romans de Jean Echenoz. Et qui sait, peut-être qu'un jour ils serviront de décor à un roman graphique ? 

Amitié sans frontière au pays de la poutine

Yakov et Aïcha habitent dans le même quartier de Montréal. Ils habitent même l'un en face de l'autre, mais ils ne se sont jamais parlé, car ils vivent dans des mondes différents : Yakov est juif et Aïcha est musulmane. Mais quelle importance quand on est passionné d'astronomie et que l'on se sent si bien ensemble ? L'histoire est racontée par Yakov, avec son regard de petit garçon. La fraîcheur des dessins, qui ne sont pas sans rappeler Sempé, nous entraîne dans le monde de l'enfance fait de rêves et d'amitiés pour la vie. Entre petits et grand bonheurs, une bande dessinée au charme des contes enfantins.