LGBTQIA+ : florilège de BD arcs-en-ciel en salle Ovale
Sélection par Les bibliothécaires - BnF
En 2023, le gouvernement français a annoncé un plan pluriannuel pour lutter contre la multiplication des violences contre les personnes LGBTQIA+. Contre ces discours de haine qui envahissent aussi bien les lieux publics comme l’école, les médias ou les réseaux sociaux, l’art est un bouclier protecteur pour les victimes, qui peuvent y trouver le reflet bienveillant d’une identité positive retrouvée, ou une arme réflexive pour lutter contre les préjugés et rétablir la vérité sur l’existence des personnes non hétéronormées. Alors que les haines LGBTphobes continuent de tuer et que les personnes LGBTQIA+ sont quatre fois plus nombreuses à se suicider que les personnes hétérosexuelles, la salle Ovale souhaite participer à la lutte contre ces discriminations, à l’occasion de la journée zéro discrimination, célébrée tous les 1er mars, en vous proposant une sélection de bandes dessinées qui, sans aborder toutes les thématiques de ce sujet, vous permettra de découvrir les œuvres les plus abouties de notre collection sur de larges pans des altersexualités.
Nos derniers coups de coeur
Manga
Mes yeux rivés sur toi
Takeru Inomata est lycéen, et il vit dans une petite bourgade de province. Les non-dits, les rumeurs, le mariage, les enfants… tout ça lui passe au-dessus. Il vit son quotidien, comme il vient, sans faire de vague et sans passion. Jusqu'au jour où, au lycée, un nouvel élève arrive… Il sera bien surpris en découvrant que ce dernier n'est autre que Kôtarô, un de ses camarades d'école primaire. Très vite, les deux garçons se rapprochent… Et si un nouvel amour était en train de naître ?
Les premiers émois de deux lycéens
Tout en douceur et sensibilité, ce manga met en scène Takeru, lycéen dans une petite ville de province. Sa vie est très monotone, à la limite de la tristesse, et il ne se sent pas concerné par la société qui l'entoure, les préoccupations des autres lycéens, des parents... Tout change quand un nouvel élève arrive dans le lycée : Kôtarô est un de ses anciens camarades de primaire qui revient habiter la ville. Les deux adolescents s'entendent bien et cette proximité éveille Takeru à la vie. De camarades, ils deviennent amoureux, mais Takeru se rétracte pour ce qu'il estime être bénéfique pour son ami : il craint de lui causer du tort et de l'empêcher de vivre normalement. La vie morne reprend son cours. Un one-shot sobre et émouvant où les sentiments des deux garçons sont traités avec beaucoup de pudeur et de justesse. (Par Marie Roussel, publié dans La Revue des livres pour enfants)
Les bibliothécaires - BnF
Bande dessinée
Journal : esthétique des brutes (4 vol.)
Un journal autobiographique sur la difficulté d'aimer, d'être soi et heureux. Dans les deux premiers volumes, Fabrice s'éprend d'un conscrit qui devient son modèle dans un amour à sens unique. Rencontres d'un soir dans le parc local, relations codifiées des bars gays et précarité sociale se nourrissent les unes les autres pour empêcher toute possibilité d'épanouissement. Dans le troisième volume, Fabrice s'éprend d'un étudiant en arts. Mais ce dernier est hétérosexuel. De ce nouvel amour sans retour aux discriminations sociales qui le précèdent et le conditionnent, le récit déconstruit les mythes romantiques. Dans la quatrième et dernier volume, l'auteur évoque les événements de l'année 1996, période marquée par ses vacances au Pays basque, un déménagement, la naissance d'amitiés nouvelles, la sortie de son premier livre.
Dessiner, réparer, advenir : le nouvel âge de l'autobiographie française.
Voici la première incursion de la bande dessinée française dans un projet d’autobiographie monumentale. Une écriture totale de soi et sans concession sur les difficultés à exister et le monde qui nous entoure. Une succession de réflexions sur la vie et les épreuves traversées par un artiste gay dans une petite ville française de la fin du XXe siècle. Une œuvre marquante par sa sincérité et dont le dessin, comme une mise en abîme, se construit tout au long du récit et de la destinée de l'auteur. Un travail graphique en noir et blanc à la fois unifié par l'utilisation d'une palette de nuances qui varie selon que l’auteur dessine des visages, des tranches de vie ou des paysages et qui joue sur les variations de mises en case. Une des premières œuvres publiées par le label Ego comme X, dont l'auteur est un des fondateurs.
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Bande dessinée
« Les pédés »
Un gamin croate regarde avec naïveté l'amitié entre son grand frère et son copain Vanjac, mais dans un petit village perdu au bout d'un monde archaïque et borné il n'y a pas de place pour la différence…
Le spectre ensorcelé de l’homophobie
Cette bande dessinée parle de l’homophobie de manière éludée, d’où peut-être son titre coup de poing, comme une malédiction dont le sort funeste constitue l'arrière-plan intemporel. La cruauté du monde est représentée par un dessin à l‘encre avec des découpages très acérés, des projections et des coups de pinceaux brutaux et spontanés, des enchevêtrements de cases au service d’une forte intensité dramatique. La vie dans une Croatie où se mêlent l’archaïsme du passé, la misère et la modernité ultralibérale naissante et sans pitié. Une hostilité contrecarrée par la narration qui se déploie à travers la vie et le point de vue naïf d’un enfant, son évolution et son apprentissage, ouverture vers le futur d’une banalisation de l’homosexualité.
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Bande dessinée
Au plus près
Adapté par la dessinatrice suédoise Anneli Furmak d'un roman de la romancière norvégienne Monica Steinholm, Au plus près aborde le thème de l'homosexualité à travers l'histoire de deux jeunes norvégiens, Jens et Edor. Jens a 17 ans et ce jeune norvégien rondouillard et un peu timide vient de comprendre qu'il était amoureux d'un ami d'enfance, Niklas. Jens choisit de révéler à ses parents qu'il est gay mais cette décision l'effraie et le plonge dans une grande confusion. Juste après avoir fait son coming out, il décide de quitter temporairement ses parents et de se rendre chez son oncle qui vit en couple avec un homme à Finnsnes, à une centaine de kilomètres de là. Jens y rencontre Edor, un jeune habitant des environs de 18 ans, qui a une petite amie, Beate. Edor aime se baigner nu et tester ses propres limites pour « savoir qu'il est vivant », comme il le dit. En passant du temps ensemble, les deux garçons se lient et Edor se rend progressivement compte que les sentiments qu'il ressent pour Jens sont les mêmes que ceux qu'il éprouvent pour Beate. Adapté avec brio par Anneli Furmark, Au plus près est un récit tout en retenue et en sobriété. Anneli Furmark nous dévoile avec pudeur et poésie l'histoire touchante de ces deux jeunes adultes avec en toile de fond les somptueux paysages du nord de la Norvège.
Une histoire pudique et émouvante
Adaptation d'un roman norvégien, Au plus près aborde sobrement et sans caricature l'homosexualité, un sujet toujours brûlant lorsque l'on est un adolescent qui se cherche. Jens, 17 ans, est attiré par son ami d'enfance qui lui-même sort avec leur meilleure amie. Après l'avoir dit à ses parents il part pour deux semaines en vacances à 160 km de là, chez son oncle et son ami qui sont en pleine préparation de la première gay-pride locale. Jens y fait la rencontre de quelques jeunes gens, notamment Edor, adolescent tourmenté par la mort de sa mère quelques années auparavant. Edor aime les filles, mais sa rencontre avec Jens va tout remettre en question. Le récit est mené à deux voix alternées et donne à voir le point de vue des deux garçons, ainsi que de leurs amis et de leurs familles, avec beaucoup de finesse et de pudeur. (Par Marie Roussel, publié dans La Revue des livres pour enfants)
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Manga
Le mari de mon frère (4 vol.)
Yaichi élève seul sa fille Kana. Un jour, leur quotidien est perturbé par l'arrivée d'un Canadien, Mike Flanagan, qui n'est autre que le mari du frère jumeau, aujourd'hui décédé, de Yaichi. Mike est venu faire un voyage identitaire dans la patrie de l'homme qu'il aimait mais Yaichi ne sait absolument pas comment se comporter vis-à-vis de ce beau-frère homosexuel. Kana l'y aidera.
Comment accepter le mari de son frère ?
Yaichi, père célibataire de Kana, voit leur quotidien perturbé le jour où Mike Flanagan, canadien, débarque chez eux. Ce dernier n'est autre que le mari du jumeau de Yaichi, aujourd'hui décédé. Mike souhaite découvrir le pays de celui qui a partagé sa vie et s'installe chez Yaichi le temps de son voyage. Mais Yaichi ne sait pas vraiment comment se comporter avec lui. Fresque sociale contemporaine parfaitement maîtrisée. La psychologie des personnages est très bien représentée et pas du tout stéréotypée. Un manga qui aborde intelligemment la réflexion sur l'acceptation de la différence. Une vraie réussite. - (Par Eve Mercé, publié dans La Revue des livres pour enfants)
Les bibliothécaires - BnF
Bande dessinée
Toutes les princesses meurent après minuit
Un huis clos mettant en scène les membres d'une famille vivant dans un pavillon de banlieue, durant la journée du 31 août 1997. Alors que la mère apprend la mort de Lady Di, Lulu, son fils âgé de 8 ans, met du rouge à lèvres et s'imagine embrasser son voisin. Au même moment, Cam, la grande soeur de Lulu, cache son petit ami dans sa chambre. (« Prix spécial Jeunesse », Angoulême 2023)
Contes cruels de l'amour !
Un huis clos rare dans la bande dessinée française et un OVNI dans la bande dessinée adolescente. 24 heures de la vie d'une famille ordinaire de la classe moyenne française pendant lesquelles l'amour ou sa disparition vont chambouler le quotidien, le devenir et la composition de la cellule familiale. 24 heures de drames intimistes inscrits dans l'histoire événementielle de la fin du XXe siècle atténués par la chaleur des teintes pastels et de l'affection familiale. 24 heures qui vont ouvrir les possibles et chambouler l'avenir. L'histoire se situe en 1997, les personnages auraient 27 ans de plus aujourd'hui et on ne peut s'empêcher en refermant l'ouvrage de se demander : que sont-ils devenus finalement ?
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