« Obéir c’est trahir, désobéir c’est servir » : 27 mai journée nationale de la Résistance
Sélection par Les bibliothécaires-BnF
Le 27 mai 1943, Jean Moulin organise une réunion clandestine avec les grands mouvements de résistance, les principaux partis politiques et les syndicats : le Conseil National de la Résistance est né. Son objectif : coordonner les différents mouvements de résistance en menant des actions conjointes. En souvenir de cette date, en 2013, l’Assemblée nationale décide d’instaurer tous les 27 mai, une Journée nationale de la Résistance. Cette journée doit rappeler les valeurs de la Résistance (courage, défense de la République, justice, solidarité). C’est l’engagement de ces femmes et de ces hommes, anonymes ou plus connus, que cette sélection de bandes dessinées met à l’honneur ; histoires véridiques ou inventées, toutes montrent les actions courageuses voire héroïques, des résistants de toute l’Europe, durant la seconde guerre mondiale. Devoir de mémoire !
Nos derniers coups de coeur
Bande dessinée
Félix Eboué : héros de la France libre
Degras, Jean-Claude (1948-....)
Retrace la vie de celui qui fut le premier homme noir nommé gouverneur de France. Revient notamment sur la façon dont ce pionnier à divers titres s'illustra dans la Résistance en assurant le ralliement des forces d'outre-mer africaines au général de Gaulle. Il fut le premier homme noir inhumé au Panthéon.
L'histoire de celui qui a rallié l'Afrique-Equatoriale française à la France Libre
Félix Eboué, né en 1884 en Guyane, obtient une bourse du gouvernement pour poursuivre ses études en France. Après ses études de droit, il part pour le Congo. Il s'engage dans la Résistance aux côtés de Charles de Gaulle, jusqu'à sa mort en 1944 et sera le premier homme noir à être inhumé au Panthéon en 1948. Des planches claires, historiquement précises, proposent de retracer toute l'histoire des colonies françaises jusqu'en 1950. L'histoire et l'Histoire se rejoignent dans une lecture agréable pour tous publics. - (publié dans La Revue des livres pour enfants. Sélection annuelle 2017)
Les bibliothécaires-BnF
Bande dessinée
Irena (5 vol.)
Tréfouël, Séverine (1981-....)
1940. Les nazis ont envahi la Pologne. A Varsovie, les Juifs ont été parqués dans le ghetto, quartier entouré de murs où ils souffrent de maladies et de malnutrition. Seuls peuvent y entrer les membres du département d'aide sociale, dont Irena fait partie, et apporter des vivres et du soutien. Modèle de courage, Irena n'hésite pas à prendre des risques pour alléger un peu les souffrances.
Une "Juste parmi les nations" dans le ghetto de Varsovie
Employée par la mairie de Varsovie, au bureau d'aide à l'enfance, Irena Sendlerowa est autorisée à entrer dans le ghetto et côtoie les familles juives, dont elle voit les conditions de vie déplorables. Entrée en résistance sous le pseudonyme de Jolanta, elle décide alors d'organiser une vaste opération de sauvetage d'enfants juifs : elle réussira à en sauver plus de 2500. Cela lui vaudra d'être arrêtée, torturée et condamnée à mort, mort à laquelle elle échappera de justesse. C'est cette histoire que l'on suit dans cette série de bandes dessinées, qui s'appuie sur des faits réels. Le dessin est volontairement enfantin, afin d'apporter de la distance par rapport à l'horreur de la situation. Une bande dessinée indispensable !
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Bande dessinée
Le faux "Soir"
Couvreur, Daniel
Le 9 novembre 1943, la parution d'une fausse version du journal belge Le Soir ridiculise l'occupant allemand. Cet exploit de la résistance belge, salué par les Alliés dans toute l'Europe, vaut la mort ou la prison à ses auteurs. Ce récit qui interroge le pouvoir des mots et de la satire comme arme contre l'oppression est accompagné d'un fac-similé du quotidien.
Quand la liberté d'expression fait résistance
En 1940, le quotidien belge Le Soir est volé à ses propriétaires et sera désormais publié sous l'autorité des nazis. Trois ans plus tard, un numéro clandestin parait. Son contenu satirique attire le rire de la population et la colère de l'occupant. Cet acte de résistance pacifique se soldera, hélas, par l'arrestation, la torture, la déportation et la mort de plusieurs de ses auteurs. Passant de l'époque actuelle aux années 40, le récit nous entraine à la suite des initiateurs de cette farce. On suit leurs recherches que ce soit pour les journalistes, le papier ou l'imprimerie. Cette aventure incroyable est retracée dans cette bande dessinée très bien documentée ; en effet Daniel Couvreur, journaliste au "Soir", a retrouvé des notes de Marc Aubrion et René Noël à l'origine de ce pamphlet. À la fin, un dossier éclaire sur le contexte historique et un fac-similé du "faux soir" accompagne l'ouvrage.
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Bande dessinée
Vivre à en mourir
Galandon, Laurent (1970-....)
Marcel Rayman est un juif polonais pacifiste, mais lors de l'invasion de son pays par les nazis, il prend les armes avec d'autres résistants. Tandis que sa famille est déportée, il fait l'apprentissage de la clandestinité, de la mort, de la peur et de la trahison.
Un de "l'affiche rouge"
Sur la célèbre "affiche rouge " dix noms de résistants apparaissent ; tous appartiennent au groupe Manouchian. Parmi eux, se trouve Rayman, ou plutôt Rajman, un juif polonais, auteur de 13 attentats, dont celui qui a tué le Général Richter, responsable du STO en France. Mais qui est ce jeune homme de 21 ans qui mourra fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944 ? Un assassin brutal et sanguinaire ? Non, simplement un jeune homme révolté par l'injustice et l'iniquité qui touchent les juifs, depuis la promulgation des "lois sur le statut des juifs". Cette bande dessinée raconte sa courte vie, son engagement de 1942 à 1944, dans les FTP-MOI ( Francs-tireurs et partisans - main-d'œuvre immigrée), une des unité de la Résistance communiste et sa fin tragique. Si son nom n'est pas aussi célèbre que celui de son chef, Marcel Rajman mérite autant notre admiration, pour son courage et son abnégation. Un bel hommage !
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Bande dessinée
Madeleine, résistante (2 vol.)
Morvan, Jean-David (1969-....)
La vie de Madeleine Riffaud, figure de la Résistance qu'elle rejoint en 1942, à Paris. Elle prend le nom de Rainer en hommage au poète Rainer Maria Rilke. Amie de Pablo Picasso, de Paul Eluard et de Hô Chi Minh, elle devient grande reporter après la guerre, s'engageant contre le colonialisme. Dans ce premier volume, elle évoque son enfance et son adolescence sous l'Occupation.
La vie de combats d'une des dernières résistantes encore en vie.
Madeleine Riffaud a 17 ans en 1942 quand elle rejoint la Résistance. Sous le pseudonyme de Rainer, elle rend d'abord de petits services, avant de devenir une des figures de la libération de Paris. Elle connaitra la prison, la torture et manquera même de se faire fusillée. Ce n'est qu'en 1994, sous l'injonction de Raymond Aubrac, qu'elle décidera de témoigner pour la première fois. C'est en l'écoutant lui raconter ses souvenirs, que Jean-David Morvan écrira son scénario. Une bande dessinée indispensable pour rendre hommage à tous ceux qui ont lutté pour notre liberté.
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