Paris sera toujours Paris : la ville derrière ses monuments

Regards étrangers sur Paris.

Composé d’une centaine de lettres assez courtes et introduites avec concision, cette anthologie se lit facilement et permet à la fois de s’immerger dans l’histoire de Paris et dans la vie des intellectuels, des artistes et des personnages politiques et publics. Un ouvrage original à dévorer sans compter. On ne peut qu’espérer la publication par l’éditeur d’un opus plus contemporain. A noter un index très fourni en fin d’ouvrage.

Du street art comme traces archéologiques d’une religion des mystères.

Le mausolée est une œuvre pharaonique et philosophique de street art : l’envoûtement total et artistique d’une gigantesque friche où sont utilisés toutes les techniques possibles et tous les styles de peinture. Les textes et les chapitres de l’ouvrage décrivent avec précision l’exploration et le cheminement de la conquête graphique du lieu. Une mise en valeur du rapport de l’humain aux signes et au temps qui passe. Une confrontation avec les forces de sécurité, les concurrents vandales et l’histoire d’un squat, paradis perdu de misère humaine dont les artistes découvriront petit à petit les traces matérielles et dessinées. Un parcours éphémère et grandiose où l’art côtoie l’aventure, la fange, la jubilation et finalement l’existence.

Biotope parisien !

C’est à la découverte d’un Paris sauvage et naturel que nous convie ce très bel atlas illustré de photographies récentes et d’une iconographie historique. Grâce à la prolifération des paysages naturels, de la faune et de la flore d’une des villes les plus densément peuplées du monde, cet ouvrage nous invite à redécouvrir la nature cachée et abondante qui nous entoure. Pour les spécialistes de l’écologie urbaine, ce beau livre se transformera en une étude exhaustive et scientifique de la nature parisienne, richement documentée de fiches d’observation, d’inventaires et de cartes de répartition des différentes espèces répertoriées.

Promenades sociologiques en amoureux dans Paris.

Dans cet ouvrage, le couple de sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot délaisse leur thème de prédilection, la sociologique ploutocratique, pour nous convier à visiter Paris à travers quinze itinéraires touristiques à suivre à la lettre. L’occasion pour eux de nous faire ressentir leur amour de cette ville où cohabitent des modes de vie très différents et au sein de laquelle chaque quartier constitue un monde en soi. L’occasion aussi de nous conter l’histoire urbaine de cette cité. Une déambulation sociologique sur une ville en perpétuel mouvement, sans cesse changeante et qui appelle notre regard à voir au-delà de notre zone de confort.

Flottants frissons photographiques.

Si la pratique du skate est inséparable des vidéos qui accompagnent le développement de cette subculture, cet ouvrage de photographies en noir et blanc aborde ce sport en sujet artistique. Classé par arrondissements, cette visite de Paris est un hommage à la diversité des figures, des styles et des pratiquants de ce sport. Des prises de vue variées et une maîtrise des focales nous entraînent dans un florilège d’instantanés vertigineux : successions de photogrammes qui décomposent le mouvement, utilisation de grandes focales pour mettre en valeur les sauts, choix d’arrière-plans immobiles le temps d’une photographie en suspension, renforcement du sentiment de déséquilibre avec la ville et ses immeubles monumentaux en contre-plongée. Un hommage rare et réussi en image fixe sur le skateboard.

Carnets de liberté !

Si la bande dessinée demande un minutieux travail solitaire de construction et d’unité graphique, Emmanuel Guibert peut dans ce carnet laisser libre court à son inspiration graphique. Chaque dessin est ici une œuvre originale qui se suffit à elle-même et qui varie les techniques et les formes avec une prédominance pour la légèreté et la transparence comme si l’impossibilité de l’art à faire durer l’instant trouvait son salut dans l’évanescence. Les textes semblent s’affranchir eux aussi de toute règle préétablie : absents parfois, commentaires poétiques, annales d’un Paris anonyme et plein de vie, autobiographiques, philosophie du dessinateur de rue. Un triptyque de couleurs, de tracés et de lettres qui offre au lecteur la liberté de laisser voler à sa guise ses yeux et son esprit.