Regards sur la ville en bandes dessinées
Sélection par Les bibliothécaires - BnF
La salle Ovale se situe en plein cœur de Paris. Paris, ville qui comme Tokyo ou New York aura inspiré bien des dessinateurs.
Simple élément de décor ou personnage à part entière, la ville occupe une place de choix dans l’imaginaire des dessinateurs et prend toute son importance dans le scénario. Elle permet de situer le déroulé de l’histoire, de préciser l’ambiance et de servir l’intrigue. Réelles ou imaginaires, médiévales ou futuristes, enchanteresses ou hostiles, les villes ont toujours nourri la créativité des auteurs. Que le regard soit critique, désenchanté, poétique ou nostalgique, les villes représentées sont le reflet de notre monde, reflet d’une société fantasmée, entre utopie et dystopie…
A travers des comics, des mangas ou des BD franco-belges, laissons les auteurs nous raconter leurs villes et partons à l’exploration de leurs univers.
Nos derniers coups de coeur
Bande dessinée
Évolution (Batman New Gotham, 1)
La nouvelle ville de Gotham vient de renaître de ses cendres mais les tensions sont palpables, ce qui profite au crime. Ra's al Ghul lance alors une nouvelle offensive contre la pègre, épaulé par deux nouveaux venus.
Une ville, un super héros
Batman est indissociable de sa ville, Gotham City, mégalopole imaginaire, métaphore sombre de New York. Après la mort de ses parents, assassinés dans une ruelle de la cité, Batman a juré de défendre sa ville. Le mal (bandits/crimes) se déroulera dans des rues sombres et mal famées, symbole d’une modernité inquiétante. Batman est né en 1939, à la fin de la Grande Dépression et à la veille de l’entrée en guerre des États-Unis. Gotham City portera les stigmates de cette période et incarnera l’espoir de se sortir de ces rues sordides, de ce dédale urbain pour aller vers plus de lumière, en haut de ses gratte-ciels, symboles d’une vie meilleure.
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Bande dessinée
Les saveurs du béton
Le récit illustré de l'enfance de l'auteure, arrivée en France à 6 ans avec ses parents, immigrés chinois. Elle relate leur quotidien en Seine-Saint-Denis puis dans un appartement à Bagnolet, ainsi que son intégration délicate dans cet univers de banlieue alors qu'elle entre au collège. Prix de la bande dessinée du Musée de l’histoire de l’immigration 2022.
Passionnant, un récit intimiste qui dénonce les stéréotypes
Ce roman graphique autobiographique revient sur l’enfance puis l’adolescence de Kei Lam dans un quartier de Bagnolet. On la voit grandir, évoluer, entre sa culture chinoise et sa confrontation aux autres cultures. Elle met en exergue son lieu de vie. Son dessin en noir et blanc souligne le paysage bétonné qui compose ces grands ensembles, et contribue à mettre le quartier de la Noue au cœur du récit. Elle évoque la déshumanisation de ces grands ensembles construits pour répondre à la crise du logement d’après-guerre. On passe d’une utopie architecturale à un quotidien difficile. Elle ne dit pas si le choix d’habiter dans ce quartier de Bagnolet est bien ou pas, elle souligne juste le quotidien, le manque de reconnaissance dont souffrent ces banlieues, la vie des immigrés à la périphérie de Paris.
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Bande dessinée
Venice
Un album pour découvrir Venise, son histoire et ses principaux lieux culturels, à travers le regard de l'artiste J. Taniguchi. Il rassemble une centaine d'illustrations avec des bulles de texte à la manière d'un manga. La biographie de l'auteur complète l'ensemble.
Envoûtant et magique
On suit les traces d’un homme à la recherche de ses souvenirs familiaux. Au gré de ses déambulations le long des canaux, sur les marchés ou dans les églises, on se laisse captiver par la magie de Venise. Ce carnet de voyage est somptueux, il est empreint de délicatesse, d’une grande sensibilité. Les aquarelles de la Sérénissime sont magnifiques. Il émane de ce livre une grande douceur, une sorte de sérénité. La narration, en quatre langues (japonais, français, anglais et italien) permet au plus grand nombre de voyager.
Jirô Taniguchi est passé maître dans l’art de se promener, promenade où les rues sillonnées sont aussi importantes que le chemin intérieur parcouru.
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Bande dessinée
Mbote Kinshasa ! : article 15
Synonyme de débrouille, combine et stratagème, “l'article 15” est une maxime célèbre à Kinshasa, mise tous les jours en pratique par les Congolais. Lorsque Samuel, 10 ans, se voit refuser l'entrée de son école pour cause de chaussures trouées, il n'a pas d'autre choix que de faire marcher son imagination. Ni sa mère ni son père ne peuvent lui donner d'argent, leurs économies ayant été dévorées par la Scarlett, taxi acquis par son père afin de devenir son propre patron. Et mendier pour des chaussures à 15 $, n'est clairement pas une option envisageable pour ce gamin débrouillard et ambitieux ! Alors recours à l'Article 15 ! Et pour réunir la somme dont il a besoin, Samuel a plus d'un tour dans son sac, tous plus ingénieux les uns que les autres. À l'opposé de son père qui va de déboires en déboires avec sa Scarlett? Une comédie en hommage à la vitalité et à l'optimisme des Congolais !
Drôle et enlevé !
Tiré d’un court-métrage, cet album suit les aventures de Samuel, 10 ans, petit garçon plein de ressources pour faire face aux aléas de la vie. Bande dessinée pleine de vie où la débrouillardise est un art de vivre. Le ton est joyeux, nous sommes plongés dans l’agitation des rues, dans les petits commerces des habitants. Le verbe est à l’honneur, chacun rivalisant pour avoir le dernier mot. Les habitants, malgré l’absurdité de certaines situations, gardent leur bonne humeur et les pots de vin sont légion.
Les bibliothécaires - BnF
Bande dessinée
Casse-pipe à la Nation
Dans les années 1950, Nestor Burma, victime d'une agression sur le grand huit de la foire du Trône, tente de découvrir qui voulait sa mort.
Paris sera toujours Paris ….
Dans un entretien, Tardi avoue que ses adaptations des romans de Léo Mallet ne sont qu’un prétexte pour dessiner les rues de Paris. Les enquêtes du célèbre détective auront lieu à chaque fois dans un arrondissement différent et mettront en scène un quartier particulier. On s’amuse à suivre les rues empruntées par l’enquêteur, son parcours dans l’arrondissement. Un plan sur les pages de garde permet d’ailleurs de s’y repérer. Se plonger dans les enquêtes de Nestor Burma, c’est aussi se plonger dans la gouaille du parigot, avec son argot, sa répartie. Plus qu’une ville, c’est aussi une atmosphère…
Pour les nostalgiques et les autres !
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Bande dessinée
Chroniques de Jérusalem
Guy Delisle et sa famille s'installent pour une année à Jérusalem. Pas évident de se repérer dans cette ville aux multiples visages, animée par les passions et les conflits depuis près de 4.000 ans. Au détour d'une ruelle, à la sortie d'un lieu saint, à la terrasse d'un café, le dessinateur laisse éclater des questions fondamentales et offre une vision différente de Jérusalem.
Sur les pas de Guy Delisle, expatrié pour un an à Jérusalem.
Guy Delisle suit sa femme, membre d’une ONG, à Jérusalem. Dans ce journal de bord, l’auteur narre son quotidien, sa découverte de la ville, de ses habitants, des pratiques religieuses de chaque communauté et vivra parfois des moments surréalistes, décalés. Il nous rend compte de l’atmosphère de la ville à travers ses quartiers, son actualité.
Ce roman autobiographique nous permet d’appréhender la vie à Jérusalem avec distance et humour, l’auteur faisant preuve de beaucoup d’auto-dérision, rendant ainsi la lecture très agréable et enrichissante.
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Sélection : Regards sur la ville en bandes dessinées
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