SOS Urgence Climat : réchauffons notre conscience écologique en BD

« J’ai parfois l’impression que nous sommes les virus de notre biosphère. »

Comment alerter sur les dangers du réchauffement de la planète pour éveiller les consciences et faire advenir une autre organisation socio-économique capable d’éviter l’effondrement de notre écosystème ? Voici l'ambition de cette bande dessinée, très bien documentée, à la fois dense et pleine d’humour, trésor d’informations et de vulgarisation scientifique, qui se construit dialectiquement en un aller-retour entre les causes, les conséquences, les blocages et l’avenir. Un avenir proche pessimiste pour les auteurs mais un espoir dans les mobilisations d'aujourd'hui et les générations futures car, même si « ce chapitre nous ne le verrons pas (…) ce n’est pas une raison pour ne pas nous y mettre aussi. » Une œuvre où chacun.e pourra puiser, parmi les multiples thématiques abordées, celle sur laquelle agir.

Une rêverie graphique de la fin du monde

Lisez la quatrième de couverture et les remerciements et laissez-vous guider par les images de cette magnifique œuvre d’art graphique. Une bande dessinée silencieuse, sans histoire, sans narration, dans laquelle le temps semble suspendu. Une palette de couleurs réduites aux gris, vert fluorescent et bleus sombres qui rend compte d’un monde dévasté, mais sans angoisse, où toute vie semble avoir déjà disparue, où l'existence n'est plus qu’un songe. Seules des petites vignettes incrustées grises, vertes ou roses semblent indiquer la vie d’avant la catastrophe. Et un seul être vivant, un mâle de l’espèce humaine, semble avoir survécu pour recouvrir les murs de dessins qui ressemblent à ceux bien connus des grottes préhistoriques mais qui représentent par des symboles le monde d’avant, notre monde.

L’hospitalité sera le genre humain

Voici une courte série franco-belge, au dessin classique et sans prétention, mais dont le scénario étonne par son originalité, au milieu d’une production d’œuvres dessinées sur l’avenir climatique de la planète souvent sombres et pessimistes. Tout en abordant certaines thématiques humanistes comme la rencontre des cultures, la bienveillance ou le féminisme, cette œuvre arrive à décrire de manière assez réaliste un Paris terre d’accueil pour les réfugiés climatiques de l’Europe du Sud avec son « Ministère de l’Ecologie et de la Crise climatique » et le rejet raciste des nouveaux réfugiés. Un nouveau monde évoqué en filigrane à travers la rencontre entre le héros et une grand-mère espagnole qui libèrera Louis de ses carcans et l’ouvrira au monde naturel et enfoui de l’hospitalité.

L'humain, une espèce aquatique

Dans ce monde post-apocalyptique, les continents ont cédé la place au Grand Océan. Un père et son fils survivent à bord d'une maison-bateau. Le père a de solides connaissances scientifiques et littéraires, particulièrement sur l'univers marin et toutes ses créatures. Il entreprend de raconter à son fils la raison de leur présence sur cette embarcation. Il parle du temps où il vivait avec son propre père et d'autres survivants sur une île flottante constituée des déchets du huitième continent. La maman de l'enfant y arriva un jour sur le dos d'une baleine. Pour redonner le sourire à cette femme qui avait tout perdu, sa femme désormais disparue, il l'impliqua dans la construction d'une barge pour partir en quête d'un lieu qui sauverait l'humanité... Une surprenante dystopie, écologique et poétique, exploitant à merveille toutes les légendes autour de l'océan, très bien servie par un superbe dessin au trait en noir et blanc. (Publié dans La Revue des livres pour enfants par Pascale Joncour )

Liberté, Terre dévastée, Humanité

Dans une France post-apocalyptique, l'eau est dangereusement montée, envahissant une bonne partie du territoire. Face à ce phénomène, les grandes villes ont été entourées de digues et sont désormais soumises à des normes sanitaires de plus en plus strictes. Des individus survivent de façon isolée sur des parties de terre émergées ou se regroupent en zones d'habitats flottants. Mais ces « hors-zones sécurisées » sont devenues la cible des autorités. Hans Vogel est l'un d'eux. Il trimballe un chagrin d'amour qui refuse de le laisser en paix et ne se fait plus d'illusion sur le futur. Rebelle, il a fait de la prison pour acte de sabotage contre cette nouvelle société. Sa liberté est son bien le plus précieux. Tout comme sa fille, punkette de 18 ans... Qu'a-t-il en tête en embarquant son frère, un grand gaillard muet qui ne s'exprime que par grognements, et un drôle de chien bleu, le narrateur, dans cette étrange odyssée ? Le premier tome d'un récit envoûtant et intriguant, en phase avec notre aujourd'hui. (Publié dans La Revue des livres pour enfants par Pascale Joncour)