Attention aux mauvais sorts : les sorcières sont dans la salle Ovale

Avis aux zombies, loup-garous, vampires, sorcières et Cie : Zombillénium embauche pour l’éternité !

Une sorcière, Gretchen, est chargée par son diable de père de trouver de nouvelles recrues, mortes-vivantes bien sûr, pour travailler dans le parc d’attraction Zombillénium. Entre revendications syndicales, spleen et journée à essayer d’effrayer les gens, les salariés de Zombillénium ont des préoccupations plutôt banales. Leurs états d’âme sont décalés par rapport à leur situation de « monstres », le ton est très drôle, ce qui rend les personnages très attachants. L’esprit est résolument moderne.
Arthur de Pins est adepte du dessin vectoriel, dessin numérique réalisé à partir de formes géométriques, et c’est réussi. Que ce soit le vampire, le loup-garou ou le zombie, chaque personnage a sa « gueule » et sa signature.
Cette bande dessinée originale est jubilatoire ! Elle mérite pleinement son Fauve jeunesse, récompense reçue en 2012 au Festival d’Angoulême.

Un album effrayant et fascinant

Entrez dans l’univers singulier de Comès, où ses personnages aux visages émaciés concourent à l’atmosphère inquiétante de l’intrigue. La force stylistique du noir et blanc, reflète parfaitement l’hostilité et la noirceur des habitants d’Amercoeur. La folie, la rancœur, l’intolérance sont parfaitement restituées dans ce thriller qui vous mènera sur les terres de la sorcellerie, entre rites et superstitions, paganisme et religion. Comès mène son récit d’une main de maître et tient ses lecteurs en haleine tout au long de ce drame humain.

L’invention du mythe de la sorcière à travers l’histoire de l’art … passionnant !

La représentation de la sorcière a fortement évolué au cours des siècles. De guérisseuse à empoisonneuse, de femme honnie à icône féministe, l’auteure décrypte le mythe et la fabrication de l’image de la sorcière à travers l’analyse de 40 œuvres d’art.
Chaque œuvre choisie, qu’elle soit incontournable ou inattendue, est explicitée et contextualisée. L’auteure ne suit pas un ordre chronologique, mais ces allées et venues dans le temps ne nuisent absolument pas à la lecture. Les œuvres décrites s’attachent à expliquer les attributs, la composition de l’image, les scènes où sont représentées des sorcières. Des anecdotes, citations ou repères historiques complétent l’analyse d’Alix Paré. Sorcière  constitue une formidable plongée dans l’histoire de l’art.

Un univers fantastique qui ne vous laissera pas indifférent

Hébergé par son oncle sorcier Aloysius, Courtney est l’héritière des pouvoirs magiques de la famille. Elle va se frotter aux gobelins, monstres et autres êtres de la nuit, essayer des formules magiques trouvées dans les grimoires de sorcellerie de son oncle et découvrir des mondes parallèles et souterrains.

Le trait et le noir et blanc des illustrations se prêtent parfaitement à l’ambiance parfois inquiétante du récit. Les remarques sarcastiques de Courtney, gamine taciturne et mal adaptée à la vie en société, apportent une touche d’humour bienvenue. Au fil des histoires, on s’attache à ce personnage désabusé, en mal d’amitié, et à son univers rempli de malédictions. Le ton est décalé, l’auteur fait fi des bons sentiments et nous dévoile, à travers ces histoires, la cruauté du monde et la médiocrité de certains ; mais les histoires restent savoureuses et étonnantes.

Un conte envoûtant

Entre amitiés, légendes et sortilèges, Jack le corbac (corbeau recueilli par l'héroïne) nous narre l’histoire de deux orphelines, Cornélia et sa meilleure amie Virginia. Le sorcier Génius la main froide jette son dévolu sur Cornélia et lui offre un grimoire. Dès lors, la jeune fille se renferme. Le jour où Cornélia arrive à passer à son doigt l’anneau d’or, sa vie est bouleversée. Loin de la légende qui prédisait à celle qui le passerait une vie heureuse, Cornélia est en proie à des démons invisibles et à de nouveaux pouvoirs.
Les illustrations superbes, sombres, servent le texte et installent une atmosphère de tension et de force maléfique.