Sur un air champêtre : les musiques du jardin

Un album plein de tendresse pour apprivoiser les peurs que les bruits de la nature peuvent inspirer

Sous le lit de Jérôme, la petite grenouille, quelque chose fait scritch, scratch, dip clapote. Le bruit est effrayant. Est-ce un monstre d'eau douce, un serpent à plumes, un squelette des marais ? Heureusement, son papa va l'aider à reconnaître ces bruits qui finiront par les bercer et ils s'endormiront paisiblement. Dans cet album, Kitty Crowther utilise les bruits de la nature pour parler des peurs des enfants. Bruits inquiétants quand ils sont inconnus, rassurants quand ils sont reconnus. Son dessin au crayon de couleur, entre naïveté et maîtrise, nous transporte délicatement dans ce monde aux portes de l'enfance.

Un album amusant autour des petites bêtes mises en musique 

La musique est faite de sons. La nature en regorge aussi. Alors, tout naturellement, les compositeurs se sont emparés des bruits que font les petites bêtes de nos jardins pour les retranscrire en musique : le bourdonnement des mouches, le coassement des grenouilles, le vol du bourdon et même le glissement du serpent. De Haendel à Saariaho en passant par Haydn ou Couperin, ce sont vingt pièces de musique classique ou contemporaine qui sont expliquées dans ce petit ouvrage carré. Un guide d'écoute et les biographies des compositeurs compètent l'ouvrage, qui donneront envie au jeune lecteur, de retour chez lui, d'écouter ces magnifiques morceaux.

Une charmante histoire autour des sons de la nature, à partager en famille

Bartok, la petite taupe, est allongée dans le pré près de la rivière ; on dirait que rien ne se passe et pourtant... Soudain il entend de petits bruits : chtong chtong et surgit une sauterelle, flop, flop c'est un papillon qui arrive, ffle, ffle voici une libellule, bzzzz et maintenant voilà une abeille, .... Entre la délicatesse du dessin et un humour tendre, cette première bande dessinée presque sans texte, qui invite l'enfant à regarder et écouter autour de lui, est une réussite.

"Dès que j’entends un chant d’oiseau, je récupère mes forces et j’oublie mes soucis."

Olivier Messiaen a toute sa vie été fasciné par le chant des oiseaux . Dès 1923, il part dans la campagne avec du papier à musique et un crayon et transcrit sur le vif ce qu'il entend. Travail difficile, qu'il décrivait ainsi : "…il faut avoir une oreille extrêmement exercée et être capable d’écrire très rapidement quelque chose que l’on retient pendant que l’on entend autre chose que l’on retiendra également ; il s’agit donc d’un double travail cérébral assez fatigant". Il réutilisera ses transcriptions dans de nombreuses œuvres dont Catalogue des oiseaux, Fauvette des jardins ou Petites esquisses d'oiseaux.  Ses cahiers de travail et ses carnets de notations de chants d’oiseaux sont aujourd'hui conservés au département de la Musique. Cet ouvrage érudit mais accessible, vous fera entrer dans le monde musical du compositeur à travers le regard de ceux qui l'ont connu, en particulier l'ornithologue Jacques Penot et son article "Olivier Messiaen, ornithologue"

Entrez dans le jardin merveilleux d'Utamaro

Contemporain d'Hokusai, Utamaro est surtout célèbre pour ses portraits de courtisanes qui représentent environ neuf cents estampes. Dans ce recueil, il n'est pas question de femmes mais d'insectes et d'oiseaux. Ce sont des illustrations pour des kyōka, poèmes burlesques de cinq vers à la mode dans les salons littéraires d'Edo à la fin du XVIIIème siècle. Edité à partir d'originaux conservés à l'Institut National de l'Histoire de l'Art, ce magnifique album entraîne le lecteur sur les traces des petites bêtes du jardin, y compris lézards, grenouilles ou escargots. La délicatesse et la précision du trait, la finesse de la gravure ont fait dire à Edmond de Goncourt que ces estampes avaient atteint la « perfection miraculeuse des impressions ».